Anki est un logiciel libre d’apprentissage et de pédagogie, permettant d’apprendre et de réviser des informations à l’aide de cartes mémoires. Il est disponible sur toutes les plateformes sous formes d’application et aussi via un site internet. Anki signifie mémorisation en japonais : 暗記.

Ce logiciel fonctionne avec le principe de répétition espacée des révisions. Un certain Hermann Ebbinghaus a découvert que la rétention de ce que l’on apprend décline avec le temps. L’humain perdrait environ la moitié de ce qu’il apprend au cours des jours ou semaine après son apprentissage. Pour pallier cette perte, une remémorisation consciente est nécessaire. Anki va donc vous aider à planifier cet espace de remémorisation. Il est à noter que ce n’est pas le seul outil pour ça mais sans doute le plus populaire. D’autres applications moins généralistes utilisent ce système, comme par exemple Kanji Study que je recommande vivement pour l’apprentissage des Kanjis. DuoLingo utilise aussi le système de répétition espacée mais de façon moins explicite.

Pour pouvoir utiliser pleinement Anki il vous faudra trouver des jeu de cartes-mémoires (les fameux Anki Deck). Heureusement, il en existe plein de disponibles de façons libre et gratuite. Je vous en conseille d’ailleurs quelques uns en fin d’articles. Certains se présentent sous forme de cartes mémoires standard, d’autres comprennent des fichiers audio, des images, des textes à trous pour faciliter la mémorisation l’apprentissage.

Une fois les decks installé, vous pouvez lancer une session de révision. Il est possible de configurer le nombre de carte à apprendre par jour. Le nombre par défaut est de dix. Au cours de cette session vous allez consulter les questions des cartes, puis les réponses et juger si vous devez revoir la carte, ou le niveau de remémorisation. Je fais un distinguo entre apprendre et réviser car une carte va vivre dans le temps. Ainsi une carte apprise aujourd’hui sera à réviser le lendemain puis, si elle a été retenue, sera à réviser quatres jours plus tard, etc… C’est une application d’un système mise en place par le scientifique allemand Sebastian Leitner.

En suivant le Système Leitner et selon le niveau de remémorisation que vous avez indiquer, Anki va basculer cette carte dans une section rouge/noire/verte ou bleue, ce qui déterminera le moment de la prochaine révision. Par exemple, pour une prochaine révision, cela variera entre mois d’une minute pour une révision immédiate ou cinq jours si la révision a été facile. Une fois qu’il n’y a plus decarte à réviser avant une journée la session s’arrête. Anki prend en compte les jours calendaires et non 24h glissante. Une carte révisée le soir à 22h pourra être de nouveau disponible à la révision à 8h du matin le lendemain.

Je pense avoir fait le tour de la présentation mais, le plus simple c’est de l’utiliser.

Utilisation au quotidien

Cette partie va surtout aborder mon expérience. J’utilise les decks anki depuis presque quatre mois dans le cadre de mon apprentissage du Japonais. J’ai tatonné un moment et continue de tatonner encore mais j’ai rapidement adopté ce mode d’apprentissage qui m’apporte pas mal de flexibilité et me permet de maintenir une continuité dans mes apprentissages.

Avantages

Parmi les avantages que je vois, c’est que l’application est très simple d’utilisation, flexible et multi plateforme. La plus grande difficulté est de trouver les bons decks. Même si il existe des débats sur la pertinence des principes énoncé plus haut, beaucoup d’apprentissage se prêtent bien à ce phénomène de répétition. Ainsi, en Japonais, on doit apprendre plusieurs alphabets syllabaires ainsi que des kanjis, du vocabulaire, etc… Avec un bon deck j’ai pu réviser en quelques semaines mes hiragana, katakanas ainsi que les formes combinées et modifiées par les signes diacritique (゛et ゜). Aujourd’hui encore je révise quasiment quotidiennement mes kanas, consolidant mes connaissances.

Un autre avantage est d’avoir un module de statistiques bien fait qui permet de mesurer pas mal de choses. J’en reparle dans un chapitre dédié. Le point important à retenir est que les statistiques permettent de projeter son apprentissage. Dans mon cas, j’utilise le Genki I qui est un manuel d’apprentissage découpé en 12 chapitres. Chaque chapitre commence par des pages de vocabulaires et contient des kanjis à retenir. Pour chaque chapitre j’ai un deck d’environ 150 cartes mémoires et je sais qu’en révisant 10 nouvelles cartes par jours j’arrive à une première connaissance de l’ensemble des cartes, donc du chapitre, en 15 jours environ.

Risques

Ceci amène à un risques dans l’utilisation des decks c’est la surcharge qui peut arriver. J’ai fait cette erreur de commencer plusieurs decks en même temps. Au début c’est simple avec une dizaine de cartes à réviser mais celles-ci se cumulent en fonction des performances. Dans le pire des cas j’oublie une carte sur deux ce qui peut amener très vites à des révisions de plusieurs dizaines de cartes par jour. Heureusement on peut établir une limite qui, par défaut, est à 100 cartes à réviser par deck maximum. Il faut parfois plusieurs passages pour retenir la carte.

Attention aussi à ne pas compter que sur les decks Anki pour apprendre. C’est à utiliser en complément d’autres ressources d’apprentissage. C’est encore plus crucial pour le japonais où il convient de travailler sur l’immersion pour mieux comprendre les différentes significations d’un “simple” kanji. Il faut donc se rappeler que Anki est une application pour se souvenir, pas forcément pour apprendre.

Mais en dépit de ces risques, je ne peux que conseiller de tester Anki pour tout genre d’apprentissage. Je regrette de ne pas l’avoir découvert plus tôt pour mes études (qui remontent à loin maintenant).

Liens

Applications

Des decks pratiques

Les decks Anki sont nombreux, vous pouvez en trouver sur le site Anki. Pour ma part j’utilise les decks suivants :

  • Japanese Hiragana et Japanase Katakana pour se rappeller, une bonne fois pour toutes, les deux alphabets syllabaires. Il ne contiennent que les monogrammes et que l’auteur fourni d’autres Decks pour les alphabets complets.
  • Pour ma part j’ai ajouté un deck avec l’ensemble des syllabaires que j’ai utilisé après avoir bien maitrisé les deux précédents. L’ensemble m’a permis de vraiment consolider mes connaissances pour franchir une étape importante de l’apprentissage.
  • Les Decks Genki que je traduit au fur et à mesure. J’essaie d’introduire un nouveau deck quand je démarre une leçon. Comme je ne l’ai pas fait au moment de démarrer mon apprentissage, je reprends, petit à petit les leçons précédentes.
  • Deux Decks important permettant de travailler sur l’immersion le Core2K et le Kaishi avec respectivement 2000 et 1500 mots, avec contexte et prononciation, à apprendre et réviser pour travailler son vocabulaire.

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